Prière de naissance pour notre enfant

Notre enfant vient au monde, moment à la fois redoutable, sensuel, dont les émotions enrichissent précieusement ceux qui les acceptent comme un cadeau de la Terre et du Ciel. Moi, sa mère, souhaite être entravée le moins possible, je souhaite aider mon enfant à trouver son chemin vers sa première respiration, le plus librement possible, guidé par le souffle apaisant de la Nature, par les mains de son père ou de la femme-sage qui a choisi de nous accompagner dans ce moment précieux. Toi, son père, tu souhaites que l’on t’invite à trouver ta place auprès de ta femme et de notre enfant, dans l’intimité et la paix. Tu redoutes ma souffrance, le sang, mes cris peut-être, mais plus encore, tu redoutes que l’on te dépossède de ces moments que tu n’oses pas imaginer magiques, plein de complicité et de joie.
Je souhaite que tu sois là, pleinement, loin des « il faut que » et des « tu devrais être », en liberté et en harmonie avec toi-même, avec les vibrations qui vont nous animer et construire notre famille. J’ai peur. J’ai peur que l’on nous vole ces instants complices, peur que nous soyons infantilisés, dépossédés, réduits à l’état de personnes soumises, qui n’ont pas d’autre choix que de se plier au protocole d’un accouchement normalisé, impersonnel ; peur de devoir, de gré ou de force, entrer dans le moule, de devoir renier notre individualité, de laisser s’installer des bases formatées par d’autres, anonymes et stériles. Tous les deux, nous souhaitons que, une fois notre enfant au monde, la sage-femme ne soit pas pressée…, pressée de couper le cordon ombilical qui libérera notre enfant, pressée de me faire expulser le placenta, bel arbre de vie, mais qu‘au contraire, tout cela se passe selon un rythme naturel, doux, dans le calme et la torpeur de la lumière, des sons, des émotions… Nous souhaitons que notre enfant soit accueilli dans la chaleur de ses parents, dans la plus grande délicatesse, dans le plus grand respect dû à sa naissance, à la naissance de notre famille… Nous souhaitons qu’il puisse ramper jusqu’à mon sein, nu, guidé par la main chaude de son père, que la peau de ses parents, rassurante, soit son premier contact avec la vie. Nous souhaitons, après son expulsion, recueillir le placenta, racines de notre enfant, pour le remettre à la Terre, le placer au pied d’un arbre. Nous n’oublions pas les frères de ce bébé, chaudement et gracieusement installés en nos coeurs. Enfin, nous souhaitons remercier toutes celles et ceux qui rendront cette prière possible, prière si chère à nos coeurs.
Arc en Soleil La plupart des femmes qui sont enceintes ne se posent pas la question du lieu dans lequel elles vont accoucher tant il semble évident que ce sera l’hôpital. Pourtant, une alternative est possible et comme toutes les alternatives, elles restent encore peu connues et largement décriées.

Dévouées sont les sages-femmes qui réalisent le suivi de grossesse et l’accouchement à domicile de leurs patientes.
Certains sont dubitatifs quand à la sécurité de ce genre de pratiques et pourtant, aux Pays-Bas, 30 % des accouchements se déroulent à la maison. Pour résumer, là-bas, si vous êtes jeunes et en bonne santé et que vous voulez accoucher à l’hôpital, on vous répond :
- « L’hôpital, pourquoi faire ? Tu vas accoucher chez toi ! »
Ce pays n’est pourtant pas connu pour être arriéré socialement ou au niveau de son système de santé… Malgré tout, la pilule reste difficile à faire passer en France où seulement 2 % des naissances se déroulent à la maison. Les sages-femmes travaillent donc dans un climat tendu, car la plupart doivent oeuvrer sans assurance, les primes demandées étant tout à fait inaccessibles.

Arc en Soleil

Alors, effectivement, l’accouchement à l’hôpital permet une certaine sécurité mais il engendre également des actes et conséquences médicaux parfois être graves : banalisation de la césarienne, épisiotomies quasi systématiques, contractions de germes (tels que staphylocoques…), hémorragies plus fréquentes (récente étude anglaise), péridurales mal posées…
L’hôpital sait vous vendre ses services et lorsque vous subissez des contractions depuis dix heures d’affilées, sans avoir ni bu ni mangé, (on vous l’interdit à la maternité), vous n’êtes plus parfaitement en mesure de réfléchir au bien fondé des propositions que l’on vous fait… La surmédicalisation, seule réponse proposée en ces lieux, n’est pas vraiment la meilleure compagne pour cette « rencontre d’une vie », ce rendez-vous que les sages-femmes libérales accompagnent avec professionnalisme et rigueur.

Pour pouvoir faire naître son enfant chez soi, il faut être en parfaite santé, avoir une grossesse sans risque et accoucher proche d’un hôpital.
Toutes les sages-femmes veillent à cela en prescrivant les classiques analyses sanguines régulières et en faisant le point chaque mois avec la future maman. Du « sur-mesure » donc pour le plus beau des événements, un suivi et une naissance personnalisés, à l’écoute des parents. Car il s’agit bien de cela, ne l’oublions pas, la grossesse n’est pas une pathologie et ne nécessite donc pas d’intervention médicale.
Pourquoi une femme n’aurait pas le droit d’accoucher où elle veut, avec qui elle veut et de disposer librement de son corps ?
Une fois prise cette décision, on peut se concentrer sur ce moment unique, ce rendez-vous du respect et de l’amour. On fabrique son nid, on s’y repose, on y rêve, on mûrit, on se prépare… Quand le moment arrive, on est prêt…, prêt au plus parfait des bonheurs mais prêt aussi à prendre les décisions qui s’imposent, sur les conseils de la sage-femme. Peut-être que la naissance se terminera à la maternité mais ce n’est pas grave car la priorité est la sécurité de chacun.
L’important est d’avoir respecté ses choix et, en chaque circonstance, d’agir de manière responsable en n’oubliant pas que chaque moment de vie est un défi à relever, une compréhension à déchiffrer…
Mais peut-être aussi que tout se passera bien, que vous trouverez ce chemin vers votre corps, votre enfant, choisissant vos positions au gré de votre intuition. Vous prendrez un bain, évoluerez en parfaite harmonie avec les vibrations du moment, vous sentirez la force de la vie s’écouler en vous. À ce moment précis, vous ne ferez qu’un avec votre enfant, vous ne ferez qu’un avec l’univers et alors, même fugitivement, les secrets de la vie vous seront dévoilés…

Afin de pouvoir faire un choix, il faut d'abord connaître les potentialités.
Même si vous choisissez finalement d'accoucher à la maternité, il est bon de se poser la question. Ainsi, on prend conscience que la maternité n'est pas la seule réponse, de même que l'école n'est pas la seule réponse à l'instruction, de même que le supermarché n'est pas le seul lieu d'approvisionnement…
En se posant les bonnes questions, et en trouvant les bonnes réponses, on peut donner une nouvelle orientation au monde, car chacun de nos choix, chaque geste compte…



* Texte extrait du livre LE CHI KONF FEMININ Plume

Je vous souhaite de vous réaliser,